Entrez au Panthéon !

Bâti par Louis XV à l’emplacement d’une église érigée par Clovis pour y accueillir les cendres de Sainte Geneviève la patronne de Paris, ce monument, l’un des plus imposants de Paris, est constamment marqué par une dualité église – nécropole.

Eglise tout d’abord, dont l’architecte Soufflot commence la construction en 1755 à la demande de Louis XV, qui la finança sur sa propre cassette. Nécropole ensuite avant même d’être consacrée lorsqu’en 1791, l’Assemblée Constituante lui donne son nom de Panthéon. C’est un vaste édifice de style néo-classique comme la basilique romaine, construit sur le même plan circulaire et surmonté d’une audacieuse coupole. Très marqué par l’influence de l’Antiquité, le Panthéon – en grec, l’ensemble des Dieux – accueillera alternativement, et parfois en même temps, le culte catholique et les cendres des grands hommes, au gré des changements de rois et de régimes.

Son fronton s’orne de la célèbre inscription : « aux hommes de France, la patrie reconnaissante », avant d’être effacée.
Enfin, en 1885, le lendemain même de la mort de Victor Hugo, la IIIème République naissante efface définitivement par décret le nom de Sainte Geneviève, rétablit le Panthéon et ordonne que le cercueil de l’écrivain y soit déposé.

Sous les IIIème et IVème Républiques, le Parlement décide la panthéonisation de nombreuses personnalités mais, sur fond de rivalité entre les partis politiques, tous les élus ne se reconnaissent pas dans le Panthéon. Avec le transfert des cendres de Jean Moulin en 1964 et le célèbre éloge funèbre d’André Malraux : « entre ici Jean Moulin avec ton terrible cortège … », le Panthéon acquiert une position consensuelle. Si c’est le Président de la République  qui décide, toutes les familles politiques y trouvent des références. Le Panthéon se situe enfin au cœur de la promotion des valeurs républicaines.

L’intérieur du Panthéon, sans autel religieux ni sanctuaire païen, reflète les variations de sa destinée depuis 1791. On peut y ressentir une impression de vide malgré la présence des visiteurs. L’édifice a été construit sur le plan d’une croix irrégulière dont les bras transversaux sont trop courts pour une croix grecque et trop larges pour une croix latine. Cette disposition crée quatre nefs inégales entre elles.

Trois coupoles concentriques forment le dôme proprement dit. On y accède par un escalier de 425 marches dont la première se situe au niveau de la galerie supérieure des tours de Notre Dame. Le dôme culmine à 143 mètres au-dessus du niveau de la mer et offre l’une des plus belles vues de Paris.

La crypte accueille les corps de 71 grands hommes. Conçue sur le même plan en croix que la nef, elle offre quatre galeries qui ne sont pas totalement souterraines. Y sont enterrés Mirabeau, Marat, Voltaire et Rousseau, son ennemi intime, Jaurès, Zola, Dumas, les Curie, Jean Moulin mais aussi quelques glorieux inconnus … et prochainement Simone Veil.

En 2013, François Hollande a commandé un rapport « pour faire entrer le peuple au Panthéon », qui préconise notamment de favoriser une meilleure représentation de la société à travers les personnalités qui y seront accueillies à l’avenir.

Maison Maurice Beer vous souhaite de belles vacances et sera heureuse de vous retrouver à la rentrée.

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