La Chapelle Expiatoire

C’est l’un des monuments les plus méconnus de Paris, bien qu’il soit témoin de l’Histoire de France. Édifiée sur un ancien cimetière qui reçut des centaines de corps pendant la révolution Française, la chapelle fut en effet bâtie à l’endroit même où le Roi Louis XVI et la Reine Marie-Antoinette furent inhumés après leur exécution en 1793, dans un square paisible en plein cœur du VIIIème arrondissement.

Le 21 janvier 1793 à 10h22
Condamné à mort, Louis XVI est guillotiné place de la Révolution (actuellement place de la Concorde). Son corps est immédiatement transporté au cimetière de la Madeleine où il est enterré dans une fosse commune et recouvert de chaux vive. Le 16 octobre de la même année, Marie-Antoinette subit le même sort et le rejoint dans la tombe.
Le 21 janvier 1815, Louis XVIII fait exhumer leurs dépouilles pour les inhumer à la Basilique Saint-Denis, où ils reposent toujours, et commence la construction d’une Chapelle Expiatoire.

La symbolique du lieu
Le monument fut entièrement financé par Louis XVIII (3 millions de livres) entre 1815 et 1826. Les pierres tombales alignées sur le côté du jardin intérieur sont des témoignages symboliques érigés en souvenir de centaines de gardes suisses massacrés lors de l’arrestation du Roi et de sa famille au Palais des Tuileries.

Un style néo-classique
L’édifice se présente de l’extérieur comme une enceinte fermée avec un portail donnant accès à une esplanade surélevée encadrée de deux galeries de cloîtres.
Au fond se trouve la chapelle, dont le style a largement emprunté à l’Antiquité romaine et à la Renaissance. Avec son plan en croix grecque, elle offre une harmonie équilibrée entre la coupole et les demi-coupoles qui encadrent le péristyle.

Un autel en marbre blanc
Situé dans la crypte, il marque l’emplacement exact où le corps du Roi a été exhumé. Des statues représentent Marie-Antoinette et Louis XVI. Sur le piédestal du Roi est gravé son testament, écrit avant son exécution, sur celui de Marie-Antoinette la dernière lettre écrite à la sœur du Roi, Madame Elisabeth.

Prière et souvenir
Le terme « expiatoire » ne fut jamais employé officiellement. Bien qu’étant un lieu de culte, les éléments chrétiens sont discrets, rappelant la double vocation de la chapelle : la prière et le souvenir.
Le monument se visite et permet une immersion dans les heures les plus marquantes de l’Histoire de France.

Une découverte inédite
On s’est longtemps demandé ce qu’étaient devenues les autres dépouilles de l’ancien cimetière de la Madeleine, puis les martyrs de la Révolution furent oubliés. Mais récemment le doute d’un historien relance l’affaire : l’édifice possèderait toujours dans son sol les restes de plusieurs guillotinés.
En 2018, l’accord est donné pour effectuer des sondages en faisant pénétrer de petites caméras médicales dans le mortier pour ne pas abîmer les murs. La surprise est totale : sur l’écran de contrôle apparaissent des sortes de coffres mais aussi des ossements, relançant l’idée que reposent d’autres personnalités guillotinées sous la Révolution : Madame du Barry, Elisabeth de France sœur du roi, Lavoisier, Olympe de Gouges …

La Chapelle Expiatoire, témoin de l’Histoire de France, n’a pas encore livré tous ses secrets.

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